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LIBERATION – samedi 24 février 2018

  • Photo du rédacteur: Eric Sarner
    Eric Sarner
  • 26 févr. 2018
  • 1 min de lecture

Poésie

Malek Alloula était un poète algérien natif d’Oran, maîtrisant à la perfection la langue française et aimant par-dessus tout marcher dans les rues de Berlin pour en récupérer pierres et cailloux qu’il assemblait et chérissait dans son appartement de Charlottenburg.

Il a surtout eu, avant de mourir en 2015, un dernier ami, Eric Sarner, natif d’Algérie et poète, comme lui. Touché par la mort d’Alloula avec qui il avait passé, peu de temps avant sa disparition, un moment d’amitié pure à la Maison de la littérature à Berlin, Sarner lui a dédié un «Tombeau», 40 poèmes d’une délicatesse et d’une tendresse rares.

C’est à ton visage Que mon visage s’adressait. Deux non-visibles - en réalité -

se donnant à voir. Deux fins-en-soi. Toi absenté, je réponds de ton invisibilité, de ta trace dans ce qui eut lieu pour "toujours"

je suis seul. En préambule, Eric Sarner raconte cette amitié dans un texte en prose, «L’épaisseur du vide» : «On marche avec lui comme dans un cortège de pèlerins que le poète aurait coordonné tout en disant à chacun avant la mise en route : "Tu es seul, n’oublie pas que tu seras seul."»

 
 
 

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